Compte-rendu de visite de la Commission départementale des Antiquités
La visite de l’église initialement prévue lors de la tournée de novembre 2007 n’a pu se faire pour des raisons d’emploi du temps. Il a été juger utile de la faire rapidement compte tenu de la demande municipale. Cette église a déjà été visitée par la commission en 1964, mais le bulletin nous en donne très peu d’informations.[5]
C’est vers 1155 que Raoul Waspail fonde le village sur un territoire que lui concède Henri II. Dès 1170, il fait ériger une église. Placée sous le vocable de saint Léonard, elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques dès le 11 juillet 1926.
L’église est érigée en chapelle vicariale en 1828. Elle était alors dessertie par le curé d’Hénouville. En 1961, elle est rattachée à la paroisse de Maromme, puis fait désormais partie de la paroisse de “Saint-Georges de Boscherville en Roumare”.
On garde la trace d’une “Charité et Confrerie de saint Léonard fondée en l’église paroissiale de la Vaupalière” grâce à une image de confrerie de 1672, réimprimée par le maître en charge en l’année 1858, Maxime Moricare. L’affiche – portant la mention “Le Sueur fecit-1672” présente aussi les saints Adrien et Roch comme faisant partie de cette confrerie.
D’importantes transformations sont apportées à l’édifice au XVème siècle et son état de conservation laisse supposer un entretien régulier. Des fissures sur le mur extérieur du chevet pourraient cependant être surveillées. La gouttière au mur nord contre la sacristie devrait être réparée ; elle déborde, des traces d’humidité laissent présager des dégâts intérieurs si rien n’est fait rapidement.
L’édifice est construit en pierres calcaires blanches, en partie recouvertes par un enduit. Le choeur,soutenu par d’épais contreforts, est composé de deux travées tandis que la nef en comporte quatre.
Le clocher roman, à deux niveaux, s’élève entre choeur et nef. Au deuxième niveau, chaque côté s’orne d’une baie géminée, alors qu’un double cadran solaire orne l’angle Sud Est du premier.
Un porche, protégeant le portail à l’Ouest, a été détruit en 1862 en raison de sa vétusté. Le portail a quant à lui été restauré en 1866. Une baie tripartite surmonte le porche à arc en plein cintre.
L’intérieur de l’église laisse apparaître les traces d’une litre seigneuriale visible en particulier sur les piliers du clocher et dans les embrasures des baies du choeur. On peut supposer qu’il s’agit des seigneurs de la Vaupalière, dont le dernier château a été détruit en 1961. A côté de l’église se voient encore les pavillons d’entrée de la ferme et les murs attenants, constructions en briques rouges avec chaînages et lits de pierre calcaire blanche avec jeu de croisillons ou de chevrons en briques vernissées noires dans le style du XVIIème siècle.
La restauration intérieure date de la même époque que celle de l’extérieur.
Les deux dalles tumulaires des seigneurs du lieu sont relevées de chaque côté de l’entrée. On y voit leur effigie et celles de leur épouse.
Un autre témoin de l’ancienneté de l’édifice est le coeur reliquaire retrouvé au cours des travaux à l’église en septembre 1960. Il s’agit d’une coque en plomb ayant la forme d’un coeur. Elle est constituée de deux demi-coquilles soudées. Elle mesure 23 cm de hauteur sur 19 cm de largeur. Elle aurait été percée au moment de la découverte. Par l’ouverture ainsi réalisée, on constate la présence de matière à l’intérieur. La datation de l’objet grâce à une analyse au Carbone 14 permet de déterminée qu’il est postérieur à 1650 [6]. Il a été replacé dans une niche au mur Nord du choeur.
Du mobilier ancien, il ne reste pratiquement rien. La chaire et les statues anciennes, dont saint Nicolas, saint Laurent, saint Adrien et saint Fiacre ont toutes disparues sans doute au moment des travaux des années 1960, de même que le chemin de Croix et les grilles de communion à l’entrée du choeur. Il ne reste que les fonts baptismaux en pierre sculptée du XIVème siècle, classés tout comme les dalles tumulaires dès 1913, et les bancs bien qu’amputés de quelques rangées.
Dans le choeur, au-dessus de l’autel en pierre, l’absence de retable permet de remarquer le vitrail axial réalisé en dalle de verre par l’atelier Hartmann-Loire à Chartres. Il a sans aucun doute été réalisé au moment des travaux des années 1960. On peut aussi voir au côté Sud, la piscine.
Les cloches n’ont pas été à l’origine réalisées pour l’église. La plus ancienne, bénite en 1796, proviendrait de Notre-Dame d’Aliermont et a été fondée par Thuillier, artisan à Nancy.
Elle est sans doute arrivée là après la Révolution avec la redistribution des biens supprimés.
La deuxième a été bénite en 1807 à Saint Thomas la Chaussée, commune supprimée en 1815, dont une partie a été rattachée à la Vaupalière en 1829.
La Commission des travaux,
visite du 4 décembre 2007
[1] Ce compte-rendu de visite est redevable à la documentation réunie par M. Pecot.
[2] Bulletin de la C.D.A., T 25, p. 29-30.
[3] cf : Jacques Pécot, La relique de La Vaupalière, Les cahiers de Sylveison, n° 2 – janv. 98, p. 10
[4] Ce compte-rendu de visite est redevable à la documentation réunie par M. Pecot.
[5] Bulletin de la C.D.A., T 25, p. 29-30.
[6] cf : Jacques Pécot, La relique de La Vaupalière, Les cahiers de Sylveison, n° 2 – janv. 98, p. 10