En parcourant le « chemin de la Messe » qui relie, sur 1 500 mètres, environ au prix d’une dénivellation sensible, les deux édifices, on comprend la satisfaction des Vaudésiens qui à la fin du XIXe siècle résident pratiquement tous entre la falaise et la Seine, de disposer enfin d’un lieu de culte accessible.
Leur vœu paraît avoir été pris en compte en 1880 par Monseigneur de Bonnechose et repris, en juin 1890, par Monseigneur Thomas, en tournée de confirmation. Tous deux avaient béni le calvaire élevé, sur le chemin de la Messe, par la famille Fizeaux de La Martel. C’est toutefois Monseigneur Sourrieu qui confiera à l’abbé Héron, alors vicaire à Déville, la mission de construire le nouvel édifice en le nommant curé de la paroisse. L’abbé va se démener pour recueillir les fonds nécessaires, environ 60 000 francs de l’époque, auprès de ses anciens et nouveaux paroissiens et d’autres bienfaiteurs. Les plans et la réalisation, en pierre de l’Oise taillée mécaniquement, a été confiée à l’architecte Chevalier. La première pierre est posée en août 1903. Le chantier rencontrera quelques problèmes de fondations dans les éboulis du pied de falaise. Il faudra renoncer aux bas-côtés prévus. Le rez-de-chaussée du clocher accolé au pignon de la nef fait office de narthez. L’intérieur, de style néogothique, ne comporte que deux chapelles latérales, Notre-Dame, au sud, saint Joseph, au nord, qui font office de transept. La vitrerie homogène due à la générosité des paroissiens, est l’œuvre du maître verrier rouennais Moïse (1904). A signaler, au bas de la nef, à droite, la verrière dédiée à sainte Vaubourg qui représente l’abbesse devant l’ancienne église paroissiale avec le chœur, la nef et son clocher assis sur la première travée, le porche qui avait remplacé le vieux porche en pan de bois au milieu du XIXe siècle, reproduction d’après une photographie du temps. On en conserve ainsi le souvenir.
A l’entrée du chœur, deux vitraux provenant précisément de l’ancienne église, ont été enchâssés dans un décor qui les intègre aux verrières de l’atelier Moïse. On y lit : « vitrail de l’ancienne église conservé et agrandi par les soins de Mr et Mme Paul Decorde. 1904 ». Celui de droite représente un saint Pierre donné par Pierre Blondel, prêtre ; l’autre, à gauche, qui figure saint Arsène, est un don d’Arsène Dubuc, curé de la paroisse. La menuiserie, des bancs de la nef à l’autel majeur -le tombeau d’autel est sculpté d’une Cène- est soignée, à l’image des réalisations de l’époque dans les églises rouennaises. Les quatre lustres à pendeloques de la nef proviennent sans doute de l’ancienne église. Il en est de même de la toile représentant l’Assomption abîmée dans l’angle inférieur gauche, dans un beau cadre de bois doré et, dans la chapelle nord, la Descente de Croix, elle aussi bien encadrée mais en très mauvais état. Dans la sacristie on relève un ciboire en métal argenté à la coupe en vermeil, ainsi que les flacons d’étain destinés aux Saintes Huiles, dans leur boite de buis. Marqués de la croix de Malte, ces derniers proviennent vraisemblablement de la commanderie de Sainte-Vaubourg.